• Fête

      La musique résonne d'une puissance incroyable dans mes tympans. C'est pas désagréable, ça compense même le vacarme de tous les gens dans la pièce. Cela fait peut être une heure que je suis recroquevillée sur un pouf avec cette boisson un peu bizarre a la main. C'est un mélange de Monster, de sucre, de citron et de vodka. J'en ai bu quelques gorgées, c'est doux et acidulé, mais savoir qu'il y'a une certaine dose d'alcool m'empêche de finir le verre. Je ne me rappelle même plus du nom de ce mélange. Je m'isole totalement du reste de la population rien que pour essayer de retrouver ce nom, mais je je m'en rappelle pas. Des mains brûlantes se posent sur mes joues, et quand je relève la tête, je vois Ellie, avec un visage ultra souriant, comme si elle portait tout le bonheur du monde à travers ce sourire. Elle approche son visage de moi et me dit, assez fort pour que je l'entende : «Amy, l'alcool, ça fait des miracles.» je hausse un sourcil, notamment parce que je pense tout le contraire. Elle m'attrape le bras libre et elle me tire. Je manque de tomber et je renverse mon verre par terre. Tant pis. Ellie me tient fermement, elle me fait presque mal, mais peu importe, elle me tient, au moins. Elle m'entraîne au milieu de la foule, et se met à danser d'une manière un peu ridicule, mais je m'en fiche, je me laisse me faire entraîner par ces gestes. On se met à rire, on se tient la main, on se lâche, on s'enlace presque, on enchaine les pas de danse un peu n'importe comment et on profite un peu d'une étrange complicité qui s'installe au fur et à mesure qu'on se touche, qu'on s'attrape, qu'on se lâche ou que l'on se retient.  Finalement elle m'attrape par la taille et me colle à elle, et je me demande si elle sent mon coeur qui bat, tellement il résonne fort à travers mes oreilles, plus fort que la musique encore. Elle fait passer une main dans le bas de mon dos, et en remonte une autre sur mon visage. Je me sens étrangement à l'aise, j'ai l'impression que sa peau est faite pour aller avec la mienne, bien que son contact me procure des frissons et m'étonne un peu. Son visage se rapproche du mien et je décide de bouger maladroitement mes mains. Je ne sais pas trop où les mettre, et elles se placent d'elles même dans son cou, mes doigts se nouant dans sa nuque. Elle finit par me murmurer: «Amy, putain, Amy, tu n'as pas envie de me taper pour tout ce temps que j'ai passé avec toi sans céder à toute la sensualité que tu dégages ?» 
    même si c'est un murmure, je l'entends parfaitement, et je me mets à rire bêtement. Elle a jamais dit quelque chose d'aussi idiot, mais l'alcool doit avoir une légère influence. Même si, pour dire que je suis sensuelle, il faut vraiment avoir beaucoup bu. Mais qu'importe, elle se rapproche encore plus de moi et sourit. «On dira que c'est la faute à l'alcool, d'accord? Mais t'es décidément trop parfaite pour que je me contente de te faire un simple câlin amical.» Mon coeur bat encore plus fort que la grosse caisse de la chanson qui est en train de passer, je me sens devenir toute rouge à ses stupides phrases qui ne veulent rien dire, des milliers de mots parcourent mon esprit jusqu'à ce que je sente ses lèvres se presser contre les miennes. Je sens seulement une étrange sensation dans mon ventre, et quand je ferme les yeux des milliers de couleurs défilent devant mes paupières, et je ressens rien d'autre que le besoin d'arrêter le temps à ce moment. Nos corps se serrent un peu plus l'un contre l'autre et j'ai l'impression qu'entrelacées de cette manière, elle et moi ne forment qu'une seule et même personne. 
    Je rouvre les yeux timidement et elle me sourit. Elle me prend cette fois ci la main, et ce d'une manière plus douce et l'entraîne à travers la foule. Ses doigts glissent à travers ma main alors je resserre mon emprise. Elle se tourne vers moi et un sourire joueur se dessine sur ses lèvres. Elle me lâche la main et se met à courir à travers les gens, en se dirigeant à l'étage. J'essaie de la suivre, de la rattraper, mais j'ai beaucoup plus de mal à me faufiler qu'elle, les gens se placent entre elle et moi, ils me bousculent, m'attrapent ou au contraire, me poussent loin d'eux. J'atteins finalement les escaliers et le couloir qui se dresse devant moi me laisse perplexe. J'ouvre chacune des portes avec précaution et pour la plupart, je les referme aussitôt, avec un incroyable sentiment de gêne. Dans la première pièce, un couple se déshabillait sauvagement. Dans la deuxième, un garçon et une fille se font tourner des joints. La fille avait l'air totalement défoncée et le mec avait l'air de vouloir en profiter. Dans la troisième salle, deux hommes se bousculaient de manière un peu étrange, et j'ai évité de justesse un caleçon qui volait. J'enchaîne ainsi les pièces, étonnée de chaque chose que j'y trouve dans chacune des chambres. Une me tient tête et est fermée à clef, ce qui m'étonne un peu. J'arrive au bout du couloir et je n'ai pas trouvé Ellie. Elle a du redescendre. Je me retourne et reprend le chemin inverse. J'entends une porte s'ouvrir, et, sans immense surprise, c'est celle qui était, quelques minutes plus tôt, fermée à clef. J'entre prudemment dans la chambre mais je n'y trouve aucune trace d'Ellie. Je me dirige vers le lit, au centre de la pièce, et je chuchote bêtement son nom.
    La porte se referme derrière moi. 
    Ses mains se posent sur mes yeux et elle m'embrasse sur la joue. Je tourne mon visage vers elle en souriant et je tends ses lèvres vers les siennes. Je ne sais pas si elle sait que je suis parfaitement sobre, ou si elle est trop alcoolisée pour y réfléchir. Elle descend ses mains sur mon bas ventre et quand je l'embrasse, ses doigts détache le bouton de mon mini short et le fait tomber en glissant ses mains le long de ses cuisses. Je n'aime pas trop cette idée là, mais je dis rien pour le moment. Elle remonte ses mains en faisant glisser ses doigts le long de ma peau une fois le short tombé. Ils attrapent habillement le bas de mon t-shirt et voilà qu'elle le remonte. Je me retiens d'inspirer un grand coup, et je ne sais pas pourquoi, par peur, peut être, ou par honte, je me laisse totalement faire. Pourtant, je n'en ressens pas l'envie. Je me sens particulièrement gênée face à mon corps. Je crois qu'elle a ressenti mon gêne, car une fois en sous vêtements, elle s'assoit, m'attire contre elle et me câline pendant dix, vingt minutes, en m'embrassant de temps à autre un peu partout sur le visage. Elle balade de temps en temps ses mains le long de mon corps.
    Qu'est ce que je suis en train de faire? Je ne me sens pas prête pour faire ce genre de choses. Et puis, c'est stupide de faire ça un soir où elle n'est même pas sobre, un soir où c'est son envie qui la guide plus que ce que son coeur ne le devrait. Pourtant, chaque geste qu'elle fait me rend vulnérable. Ses mains, ses lèvres, tout me fait fondre, toute cette affection me donne une impression de paradis. Et cela se ressent dans mon sourire et dans ces étranges soupirs que je laisse échapper d'entre mes lèvres.
    Il lui arrive de remonter ses mains le long de ma silhouette, et j'ai envie qu'elle fasse ça en boucle. Elle le fait d'une manière douce et très agréable. Ses baisers sont délicats, ses lèvres pourraient rester la nuit entière dans mon cou, cela ne me gênerait pas. Au contraire. Dès qu'elle les éloigne, je passe ma main a l'arrière de sa tête et je sens le besoin de lui faire comprendre que je ne veux pas qu'elle s'arrête. Et lorsqu'elle le fait, elle me murmure des mots à l'oreille. Mon cerveau est embrouillé et la seule phrase que je retiendrai est «Je t'aime.» lorsqu'elle prononce qui font chavirer mon coeur et grandir un sourire, j'oublie toute la gêne que me retrouver si peu habillée en face d'elle me procurait, et j'oublie de réfléchir. Je cherche ses lèvres avec les miennes, je la fait basculer sur le lit et je m'allonge de tout mon corps sur elle. La pièce est extrêmement calme, je n'entends que nos souffles lents et détendus alors que la musique hurlait, en bas. 


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