• [ SANS NOM ]

    Bonjour!

    Encore un autre écrit aujourd'hui, relié à l'écrit "Le réveil", lui aussi. Pour le rappeler tous ces écrits assemblés formeront surement un petit roman.

    Dans le texte "le réveil", le personnage principal, Amy, se réveille le 28 mai 2012 après, vous l'aurez compris une tentative de suicide. Elle parle d'une jeune fille nommée Ellie.

    Le texte qui suit raconte sa rencontre avec cette jeune fille, qui se passe vers Octobre 2011. Il n'est pas encore fini mais j'éditerai cet article pour y mettre la suite!

    Bonne lecture :).

      Dernier jour d'exposé en français avec la fille au sidecut. 

      Je ne me rappelle pas de son prénom, et je m'en fiche en fait, on s'est justes retrouvées ensemble parce que nous étions seules toutes les deux. Elle passe son temps sur son téléphone sous le bureau pendant que je fais l'affiche. Elle s'en fichait de ce qu'on choisissait, et il fallait parler d'un monument ou d'un endroit connu à Paris, et j'ai réussi à prendre la Tour Eiffel. Le contexte historique est assez complexe mais c'est intéressant. J'ai travaillé toute seule toute la semaine même si on est dans la même chambre. Je lui en veux pas, je la comprends, elle ne travaille jamais, je crois qu'elle s'en fiche, des cours, du lycée tout ça. Pourtant elle a des bonnes notes il me semble. Elle est un peu étrange, et justement, ça m'attire. Enfin, je veux dire, les personnes mystérieuses, comme ça, ça m'attire, j'ai envie d'en savoir plus sur elle, et puis elle a l'air gentille, mais je suis pas très douée pour ça. Je lui dit qu'elle aura qu'a faire juste la conclusion et elle hoche la tête d'un air nonchalant. Je crois qu'elle s'en fiche, en fait.
      La sonnerie résonne dans la pièce et je me dépêche de rendre l'exposé et de ranger mes affaires. La fille prend son temps, elle, a croire qu'elle n'est pas pressée de rentrer chez elle. Je ne le suis pas non plus, mais aujourd'hui, je vais aller voir le train passer. Je mets mon sac sur le dos et me dépêche de sortir du lycée, avant de courir et de m'excuser auprès de chaque personne que j'ai le malheur de bousculer. J'atteins la grande colline en un quart d'heure et je jette mon sac dans l'herbe. Je me pose sur le pont et je respire l'air frais.  Le vent caresse les cheveux et m'apaise. Je me sens libre et maître de moi même lorsque je me retrouve seule sans la moindre personne qui puisse venir me déranger. Je me penche et je regarde le sol. C'est beaucoup trop bas pour mourir ou même se blesser. Mais le passage d'un train sera fatal. Il y en a un qui passe dans 13 minutes. Et je commence à me demander. Je saute, ou je ne saute pas? Je me perds au fil de mes pensées, j'essaie de peser le pour et le contre. Et je m'aperçois rapidement que je ne trouve pas de contre. C'est vrai, rien ne me retiens ici. Je me penche un peu plus vers le vide lorsque une voix me fait rebasculer du côté du pont.
     « Tu as couru tout ce temps pour ça? » me dit calmement la fille en s'approchant de moi. Je me tourne vers elle et en fait, ses cheveux sont vraiment noirs, avec quelques reflets cendrés. Je me demande si cette couleur existe, naturellement. Alors spontanément, je demande «C'est des cheveux naturels ou tu les colores ?», sans même répondre a sa phrase. Elle  s'esclaffe avant d'enchérir avec un joli sourire: «Non, ils sont naturels.» je repose mes avants bras sur le rebord du pont, et elle fait de même, ses avants bras se posant à quelques centimètres des miens. Je baisse les yeux vers mes bras et m'assure que ma chemise recouvre bien ma peau jusqu'aux mains. Parfait.
    « – Alors, reprend-elle, tu cours pour te poser sur un pont au milieu de nulle part?
    – Ouais. Et toi, tu me suis juste pour me demander ça?»
    Elle rit. Je croyais qu'elle tirait tout le temps la gueule. Mais non, apparemment, elle rit un peu pour rien. Elle sort une pomme de son sac et croque à pleines dents dedans. Elle a des jolies lèvres. Je me demande pourquoi je regarde ça. Je suis un peu bête, parfois...
    « – Bhen, un peu, ouais, j'me demandais pourquoi on pouvait partir aussi vite du lycée à la fin des cours. C'est un peu stupide comme raison, non?
    – Non, en fait. Je me mets pas ici par hasard. C'est juste que dans ... (Je jette un regard sur mon portable) 6 minutes, il y a un train qui passe. Et j'aime bien le voir passer. 
    – T'es pas un peu parano?! (Elle rit de nouveau avant de mordre dans sa pomme) Et alors, t'es fétichiste des trains?»
    Je baisse la tête en faisant la moue. C'est quoi, son problème?! Et puis, sa présence est pas vraiment justifiée. Je garde les yeux baissés sur le vide et rétorque: 
    « – Ça reste toujours mieux que d'être fétichiste des gens qui courent a la fin de la journée.
    Elle sourit.
    – Ouais, c'est vrai. Tu marques un point. Tu t'appelles comment, déjà?
    – Amy. Et toi?
    – Ellie. »
    Maintenant, je la trouve définitivement bizarre. Elle change de sujet en un claquement de doigt, comme ça ! Je la comprends pas très bien. 
    « – Non, sérieux, tu fais quoi quand le train passe? demande-t-elle.
     – La plupart du temps, je le regarde. (Je regarde une dernière fois mon téléphone) il reste deux minutes avant son passage. Aujourd'hui, j'ai envie de sauter.
    – T'es suicidaire ou tu cherches l'adrénaline?
    – Adrénaline, déclaré-je avec un petit sourire.
    – T'es pas capable.
    – Bien sur que si.»
    Elle rit de nouveau, mais cette fois ci, c'est un rire moqueur qui s'échappe de ses lèvres. Je la fusille du regard, j'inspire, et je me jette dans le vide.
       Mon épaule percute le sol et je me relève en grimaçant légèrement. Je jette un coup d'œil vers le pont et elle est penchée vers moi, bouche bée. Je lui tends un grand sourire jusqu'à ce que j'entende le train arriver. Le vent s'intensifie et mes cheveux volent. Le train va me percuter si je reste là. Je me retourne. À deux cents mètres il y a une échelle sur laquelle je peux m'accrocher. Je me mets à courir le plus vite que je peux et j'entends le train gronder à quelques mètres de moi. «Je vais mourir» me dis-je. Je ne m'arrête pas, au contraire, ça me pousse à aller encore plus vite. Je cours de toutes mes forces jusqu'à l'échelle. Ma main touche le barreau, je me hisse à l'échelle, le train passe à côté de moi et le vent crie dans mes oreilles. Je reste quelques minutes accrochée, alors que les oiseaux chantent à nouveau et le vent fait danser l'herbe. Il n'y a plus de bruit. Je ne me retourne pas, mais il me semble qu'elle est partie. Mes mains sont toutes rouges et je suis en sueur. Qu'est ce qui m'a pris pour sauter de ce pont?! J'ai réagi bêtement à la provocation de quelqu'un que je ne connais même pas. Je songe à tout ce qu'il vient de se passer en à peine un quart d'heure et mes joues sont en feu à cause de mon comportement. Pourquoi je lui déballe mon envie de sauter comme ça? C'est quelque chose qui n'est pas sensé se dire. Je suis stupide.
       Sa main vient se poser sur mon épaule et elle déclare avant de s'esclaffer de nouveau: « Tu comptes partir avec l'échelle, maintenant ? » Je lui enlève sa main de mon épaule et je descends. Je remonte la colline sans un mot pour aller attraper mon sac et lorsque je me penche pour prendre celui ci, elle touche mon épaule et je lâche un petit cri. « T'es malade ou quoi?! Ça fait mal!» Son sourire a totalement disparu et elle garde sa main juste à côté de l'énorme trou qu'il y a dans ma chemise. Je jette un oeil et je vois que je saigne. Maintenant que j'y pense, ça me lance, mais j'étais trop préoccupée par les événements que je n'y ai pas pensé une seule seconde. Mon coeur résonne encore dans ma tête et bourdonne dans mes oreilles. Des petits cailloux sont enfoncés dans ma plaie.
    « – Je vais quand même pas aller au médecin ou à l'hôpital pour ça, dis-je lentement.
      – Bah, je peux te soigner ça si tu veux. C'est important de désinfecter la plaie. »
    Je la regarde quelques secondes et pour la première fois je la vois concentrée. Je pose la lanière de mon sac sur mon épaule.
    « – Tu veux être dans la médecine plus tard?
      – Ouais, on dans la psychologie. »
    Je ne comprends pas ce que la psychologie vient faire la dedans et je fronce les sourcils. Elle rajoute alors:
    « Sauver des gens, ça me plait. » "


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